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Argumentaire
Au Maroc, l'affirmation de l'existence des régimes territoriaux à travers le temps a correspondu non seulement à des périodes de stabilité politique mais aussi au progrès économique. Depuis le milieu des années 1990 et en particulier depuis l'annonce, en 2017, de la régionalisation avancée lors du discours royal par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de nouvelles missions ont été confiées aux régions. Ainsi, on peut prédire que l'évolution du Maroc repose sur la région et que l'état d'organisation territoriale est substitué à l'État unitaire (Laghzaoui, F., & Abakouy, M. (2016).) Tout en se basant sur l'idée qu'un développement socio-économique du pays ne peut avoir lieu sans un fort pouvoir de décision au niveau régional et sans impliquer diverses forces de la société (Donner, M., Fort, F., &Vellema, S. (2015). Les territoires, « facteurs de production », deviennent de véritables systèmes produisant eux-mêmes du développement[1] (Mbarki, M. (2008).). Mais au moment où les régions se mettent en place avec de nouvelles compétences et prennent le pas sur les départements, comment veiller à ce que le fossé entre urbain et rural ne s’amplifie davantage ?
La question d’un développement harmonieux des territoires se pose pour tous les pays, mais peut être plus particulièrement, pour ceux dont l’activité est historiquement centralisée comme le Maroc. Ce développement implique l’ensemble des parties prenantes. Ce sont d'ailleurs des organismes socio-économiques qui, avec les entreprises, confèrent à un écosystème donné toute la cohérence requise pour en faire un espace d'intervention. Les entreprises sont pourtant un acteur essentiel du territoire : de fortes interactions et interdépendances naissent entre elles et leurs territoires d’implantation, les plaçant au cœur de leur émergence économique. L’entreprise est en effet un partenaire légitime et indispensable pour accompagner et stimuler les dynamiques de développement, qui s’inscrivent nécessairement dans la durée[2].
Notre point de vue est que l’intelligence économique au service de la transformation des territoires peut constituer un levier de développement pour les régions, les communautés d’agglomérations, mais aussi les communes plus petites et les communes rurales. L’intelligence économique se traduit alors sur les territoires en intelligence territoriale comme accompagnement de l’entrée en stratégie des territoires et des régions. Dès lors quels produits et services faut-il développer en priorité ? Comment faire pour que ceux-ci facilitent la création de valeur ?
Chaque année, la Journée de l’Intelligence Économique offre l'occasion de faire le point sur l’utilité des pratiques de l’intelligence économique dans une approche interdisciplinaire (technologies de l’information et de la communication, sciences de gestion, économie, sociologie, gouvernance).
L’idée de cette 4ème édition de la JIEM’2021 est d’envisager l’interaction entre l’intelligence économique territoriale et l’innovation collaborative. Ce concept dont les origines reviennent au secteur privé, se base sur l’idée d’inclure une grande variété d’acteurs internes et externes dans le cycle d’innovation. En effet. Au-delà de la vision classique qui considère l'innovation comme un processus mené dans les départements de R&D, les organisations, tant privées que publiques, cherchent aujourd’hui à mettre en place des moyens qui visent à exploiter les capacités créatives et innovatrices d'un grand nombre d'individus qui se trouvent en dehors de leurs limites formelles. L’ère de l’innovation fermée est dépassée, et il est devenu nécessaire d’éliminer les frontières entre « les silos » où les processus d’innovation collaborative restent souvent limités.
L’étude de l’intelligence économique territoriale et de ses apports pour les décideurs territoriaux des secteurs privés et publics est un champ favorable à l’approche d’ouverture et de synergie des compétences. Les frontières entre l’intelligence économique et l’intelligence territoriale semblent de plus en plus floues et artificielles. Une convergence vers une approche globale et coopérative du territoire comme intelligence collective s’avère plus pertinente. L’innovation collaborative, qui s’inscrit également dans l’approche participative et coopérative, permet de créer de nouvelles postures pour mobiliser l’intelligence collective.
Les contributions seront centrées sur une approche conceptuelle illustrée à travers des exemples, ou issues de divers terrains d’étude : industriel, commercial, environnemental, économique, social, culturel. L’appel à communication est destiné aux chercheurs, enseignants-chercheurs, consultants et professionnels au sein des entreprises et des organisations.
Axes de la Journée
La liste n’étant pas exhaustive, toute proposition de communication relevant de la thématique centrale sera examinée par le Comité Scientifique. Les travaux empiriques seront particulièrement appréciés.
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